La presse internationale a salué des dimanche l’œuvre et les performances de l’artiste musicien Papa Wemba décédé dimanche 24 avril à Abidjan en Côte d’Ivoire où il participait au Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo (Femua). Le chanteur s’est écroulé en plein concert avant de rendre l’âme dans un hôpital d’Abidjan. L’annonce de son deces a suscité une forte émotion sur tous les continents.
« Disparition de Papa Wemba, emblème de la musique africaine » titre Radio France Internationale (RFI). Le media note qu’il faisait très chaud dans la salle du concert et Papa Wemba présentait des signes de fébrilité. Il a demandé, ajoute RFI, à plusieurs reprises à son équipe technique d'augmenter le volume sonore, pourtant déjà très conséquent.
Le site de la radio française précise qu’après s’être écroulé, Papa Wemba est sorti de scène conscient, quoique très affecté. Il a été pris en charge par des équipes de secours, et transféré vers l'hôpital le plus proche, mais le musicien n'a pas survécu.
RFI renseigne aussi que la Côte d'Ivoire prépare le retour de l'enfant de Matongé et rend compte du chagrin et de l’émotion du public et des musiciens. Des émissions comme « Appels sur l'actualité » et « Couleurs tropicales » du lundi 25 avril, sont consacrées à la disparition du musicien congolais.
Le Monde se remémore du succès du roi de la Rumba congolaise. « Il brillait comme un phare pour tous les Congolais, qui ont fait de lui un roi. Figure de proue de la suave et dansante rumba congolaise, la bande-son des indépendances africaines au début des années 1960, Papa Wemba était l’une des stars de la musique africaine ».
« Décès de Papa Wemba : «Comme Molière, il voulait mourir sur scène», titre Le Parisien.
Des témoignages poignants de la personne qui a secouru papa Wemba et qui l’a accompagné à l’hôpital et l’attitude de ses chanteurs sous le choc sont repris dans cet article consacré à celui qu’on appelait affectueusement le « Nkuru yaka » ou le plus grand.
«J’ai un diplôme de secouriste, j’ai lutté pour éloigner les gens mais il y avait trop de monde», confie Belaji, sémillante Ivoirienne qui avait parlé un long moment avec le chanteur, main dans la main.
«Il m’avait demandé d’apprendre le lingala (NDLR : langue parlée au Congo) et nous avons discuté des forces de l’esprit. C’était prémonitoire», ajoute-t-elle entre deux sanglots.
La Croix qui présente Papa Wemba comme une véritable idole du continent Africain rappelle qu’il laisse derrière lui un répertoire enraciné dans la rumba congolaise et la world music, mâtiné de multiples explorations musicales.
France24 relaye le témoignage d’un journaliste qui a interviewé Papa Wenba dans sa chambre d'hôtel avant le concert : «Papa Wemba présentait des signes de fatigue. Il buvait de l'eau à chaque phrase».
À Abidjan, l’émotion était très forte dimanche, indique le site de la télévision française.
« Les amateurs de la musique que l’on rencontre depuis ce matin au Femua sont abattus. Mais l’onde de choc va aller bien au-delà des frontières ivoiriennes. Papa Wemba, nous dit-on, était un artiste irremplaçable, un homme pluriel qui a su transcender les générations et s’adapter à son temps. C’était un ambassadeur du Congo et de l’Afrique. Voix haut perchée et personnalité flamboyante, le "rossignol" Papa Wemba était une des grandes figures de la rumba congolaise et le prince de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement dont il a été l'un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires, note Le Huffington Post.
Pour L’Avenir, quotidien ivoirien, avec la mort de Papa Wemba, la musique pleure un monstre sacré, foudroyé en direct.
«Une étoile tombe du firmament», titre Courrier International. Autant il aimait la vie, commente, autant il s’aimait et avait une haute estime de lui-même. Et il savait toujours rester jeune dans la tête.
« Oui, La Vie est belle, cher M’zée, (l’un de ses multiples surnoms). Mais elle a aussi, hélas, une fin. Fin de parcours terrestre ! Mission achevée. Et bien remplie, peut-on dire. L’heure est à présent venue de rejoindre le panthéon des illustres et talentueux devanciers de la génération Franco, Nico, Joseph Kabasélé, Tabu Ley Rochereau et autres qui auront autant fait les belles pages et la gloire de la musique africaine. C’est tout mérité», peut-on lire sur le site du Courrier International.
Le Figaro parle aussi de la mort du « Roi de la Rumba Congolaise. Papa Wemba a largement contribué à faire reconnaître la Rumba à l'international, après avoir signé au début des années 1990 sur le label de Peter Gabriel, Realworld. Il a notamment dépoussiéré le genre en y ajoutant des instruments électroniques et grâce à ses tubes Maria Valencia ou Yolele, il est devenu l'un des emblèmes de la «world music».
L’Obs rappelle qu’il était de tous les événements musicaux majeurs concernant le continent, chantant notamment en l'honneur des 90 ans de Nelson Mandela en juin 2008 à Londres.
Le Site de TV5 Monde indique que Papa Wemba s'habillait chez les grands couturiers, et était depuis plus de 40 ans un des chanteurs africains les plus populaires.
« Papa Wemba était tout pour nous Kinois: il a imposé son style dans la coiffure, dans l'habillement", réagissait ainsi Denis Bokolo, interrogé par AFP, ajoutant: "C'est un artiste de haute facture, une star pour notre pays. Pour preuve, il a été le seul à être invité de notre pays pour cette manifestation de la Femua. (...) Il est mort l'arme à la main».
Le Soir et La Libre Belgique saluent de leur part, le parcours « riche du prince de Matonge ».
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